Ldds avantages et inconvénients : ce qu’il faut savoir avant d’ouvrir un livret

Ldds avantages et inconvénients : ce qu’il faut savoir avant d’ouvrir un livret

Le LDDS : un livret d’épargne solidaire… mais est-ce vraiment une bonne idée ?

Vous avez peut-être déjà entendu parler du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), cette épargne réglementée qui fleure bon les valeurs éthiques et l’exonération d’impôts. Mais est-ce qu’il mérite vraiment une place dans votre stratégie d’épargne ? Entre avantages indéniables et limites parfois sous-estimées, il est temps de faire le point sur ce livret souvent cantonné au rôle de « compte d’appoint ».

Qu’est-ce que le LDDS exactement ?

Créé en 2007 pour succéder au Codevi, le LDDS a pour vocation de financer des projets liés à la transition énergétique et à l’économie sociale et solidaire. Disponible auprès de la plupart des banques en France, il est exonéré d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. En d’autres termes : tout ce que vous gagnez en intérêts vous revient entièrement… ou presque.

Le LDDS partage un grand nombre de caractéristiques avec le Livret A, ce qui prête parfois à confusion. Alors, quelles différences ? Pourquoi ouvrir les deux ? Est-il pertinent d’alimenter ce livret quand les taux sont bas ? Penchons-nous sur les véritables avantages et inconvénients du LDDS.

Les avantages du LDDS : plus qu’une question d’éthique

Commençons par les points forts. Le LDDS possède plusieurs atouts qui peuvent séduire les épargnants, qu’ils soient prudents ou simplement en quête de flexibilité.

  • Un taux net garanti : Le LDDS offre un rendement net, actuellement à 3 % (au 1er janvier 2024), identique à celui du Livret A. Ce taux est fixé par l’État et ajusté périodiquement.
  • Exonération d’impôts et de prélèvements sociaux : C’est l’un des gros points positifs. Contrairement à certains placements fiscalisés comme l’assurance vie après 8 ans ou le compte-titres, chaque centime d’intérêt sur le LDDS est net.
  • Une disponibilité totale des fonds : Besoin d’une somme rapidement ? Contrairement à un Plan Épargne Logement ou à certains fonds d’investissement verrouillés, l’argent placé sur le LDDS est accessible à tout moment, sans pénalité.
  • Un plafond correct pour un produit sécurisé : Le LDDS est plafonné à 12 000 € de dépôt (hors intérêts). Ce n’est pas colossal, mais suffisant pour une épargne de précaution complémentaire au Livret A.
  • Un impact social et environnemental : Les fonds présents sur le LDDS participent indirectement à des projets liés à la transition énergétique ou à des initiatives solidaires, même si leur traçabilité reste limitée.

Vous l’avez compris : le LDDS ne révolutionnera pas votre portefeuille, mais il coche plusieurs cases pour une épargne sans risque et « engagée ».

Les limites du LDDS : pourquoi ce livret ne convient pas à tout le monde

Aussi attractif soit-il sur le papier, le LDDS montre vite ses limites dès que l’on cherche un rendement plus conséquent ou une stratégie patrimoniale de long terme.

  • Un plafond vite atteint : Avec seulement 12 000 € de dépôt autorisé, le LDDS ne supporte pas les ambitions des gros épargnants. Pour les volumes plus importants, il faudra se tourner vers d’autres produits comme l’assurance vie ou les SCPI.
  • Un rendement limité dans le temps : Si le taux actuel est plutôt attrayant, il reste dépendant des décisions gouvernementales et de l’inflation. En période de taux bas, son intérêt devient marginal (on se souvient du 0,5 % entre 2020 et 2022… autant dire symbolique).
  • Pas de retraits partiels programmés : Contrairement à certains comptes à terme ou contrats d’assurance vie multisupports, le LDDS ne permet pas de mettre en place des rachats automatiques. Il faut effectuer ses opérations manuellement.
  • Un impact solidaire difficilement mesurable : Certes, le terme “solidaire” fait belle impression. Mais en réalité, la traçabilité des fonds reste opaque pour le grand public, et l’impact sociétal est souvent plus symbolique que concret.

En résumé, le LDDS est un bon outil d’appoint, mais pas un placement miracle. Il doit s’inscrire dans une stratégie globale d’épargne et non en constituer la pierre angulaire.

LDDS ou Livret A : faut-il choisir entre les deux ?

La réponse est simple : pourquoi choisir quand on peut avoir les deux ? En effet, chaque Français peut cumuler un Livret A (plafonné à 22 950 €) et un LDDS (12 000 €), soit 34 950 € d’épargne totalement liquide, non imposée et garantie par l’État.

Petite astuce : si vous avez atteint le plafond de votre Livret A, le LDDS peut prendre le relais naturellement. Cela permet de continuer à placer vos liquidités sans passer par un livret bancaire fiscalisé, bien moins avantageux.

Cette combinaison Livret A + LDDS s’avère idéale pour votre épargne de précaution, c’est-à-dire celle que vous devez garder disponible pour financer des imprévus : panne de voiture, travaux urgents, ou tout simplement un petit coup de mou côté budget.

LDDS et autres livrets : comment arbitrer ?

Il existe une multitude de livrets sur le marché – certains bancaires, d’autres réglementés comme le LEP (Livret d’Épargne Populaire). Alors comment le LDDS se positionne-t-il dans ce paysage ?

Voici quelques repères concrets :

  • Si vous êtes éligible au LEP (revenus modestes), privilégiez-le d’abord : son taux est plus élevé (6 % au 1er février 2024), pour un plafond de 10 000 €. C’est le livret le plus rentable en France actuellement.
  • Si votre Livret A est déjà plein, placez vos nouvelles économies sur un LDDS plutôt que sur un livret bancaire fiscalisé (souvent à 0,5 % brut… soit pratiquement rien après impôts).
  • Si vous en êtes à l’étape « je veux faire travailler mon argent », envisagez plutôt une assurance vie bien construite ou un plan d’épargne en actions (PEA). Leur potentiel de rendement est bien supérieur, mais les risques aussi.

Tout dépend de vos objectifs. Le LDDS ne fait pas croître un capital sur dix ou vingt ans. Il joue un rôle temporaire et sécuritaire dans une mécanique d’épargne bien huilée.

Ouvrir un LDDS : mode d’emploi

Bonne nouvelle : tout le monde (majeur résidant fiscalement en France) peut ouvrir un LDDS, à condition de ne pas en détenir déjà un. C’est un produit individuel, ce qui signifie qu’un couple peut en avoir deux au total.

Voici les étapes :

  • Rendez-vous dans votre banque (physique ou en ligne) — toutes ou presque proposent ce livret.
  • Aucune condition de revenus n’est requise, ni de montant minimal à l’ouverture.
  • Le versement initial est généralement symbolique : 10 ou 15 € suffisent.

Petit conseil : comme pour tout livret d’épargne règlementé, pensez à privilégier les virements le 15 ou le 30 du mois (et non juste après ces dates) pour maximiser la rémunération au calcul des quinzaines. Eh oui, l’argent ne commence à « travailler » qu’à partir de la quinzaine suivante…

Le LDDS en cas de projet solidaire : du flou à l’initiative

Depuis 2020, les banques sont tenues de proposer à leurs clients la possibilité de faire des dons depuis leur LDDS à une association ou une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Sur le papier, l’idée est séduisante : permettre à chacun de concrétiser son engagement avec une épargne utile.

Dans les faits ? La mise en œuvre reste balbutiante. Peu de banques communiquent clairement sur cette fonctionnalité, encore moins sur les bénéficiaires potentiels. À l’heure actuelle, peu de détenteurs y ont recours, faute d’informations transparentes ou de démarches simples.

Espérons que le dispositif se structure mieux à l’avenir, car il incarne une vraie nouveauté dans l’univers des placements traditionnels en France.

À retenir : le LDDS mérite-t-il une place dans votre stratégie d’épargne ?

Le LDDS convient parfaitement si vous cherchez une épargne :

  • liquide et sécurisée,
  • non fiscalisée,
  • et compatible avec un Livret A déjà plein.

Il n’a pas vocation à concurrencer les placements de long terme, mais mérite sa place dans un portefeuille équilibré — à mi-chemin entre gestion de précaution et démarche citoyenne… pour ceux qui y croient.

Ma recommandation ? Ouvrez-en un si vous ne l’avez pas encore, alimentez-le raisonnablement, puis tournez-vous vers des produits plus dynamiques une fois les plafonds atteints. Le LDDS est un bon départ, pas une finalité.