Bercy glissera un matelas sous la baisse du taux du Livret A qui semble inéluctable. Avec une prochaine rémunération estimée autour de 1,25%, soit une perte de 1 point, le Livret A risque de perdre l’attractivité souhaitée par le gouvernement. Mais point d’alarme, le ministre de l’Économie et des Finances tient cette chute pour une rumeur.
Le jeu de l’inflation
A l’heure de réviser le taux de rémunération du Livret A, tous les regards se tournent vers le ralentissement de l’inflation. Ce critère est déterminant dans la règle de calcul, voulue transparente, et selon laquelle est fixé le taux d’intérêt du compte épargne chaque 1er février et 1er août de l’année. Dans le contexte actuel où l’inflation recule, son application aboutirait à un taux d’intérêt pas plus élevé que 1,25%.
Or, le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie Pierre Moscovici, n’est pas prêt à céder 1 point sur le taux du Livret A, actuellement de 2,25%, pilier de sa politique du logement social.
Le droit de déroger à la règle
Invité d’Europe 1, Pierre Moscovici balaie l’estimation d’un taux de 1,25% qui n’est encore que rumeur. Ce faisant, il rappelle que si le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, présente ses recommandations sur la fixation du taux d’intérêt du Livret A, la décision revient au gouvernement.
Il est possible de déroger à la règle de calcul du Livret A en invoquant des circonstances exceptionnelles, comme l’année dernière, où malgré une forte inflation, la règle de calcul avait été écartée, sur proposition de Christian Noyer, afin de conserver un taux d’intérêt qui ne perturbe pas les flux de l’épargne.
Si le gouverneur de la Banque de France affirme sur le plateau de BFM Business s’en tenir à un rôle de « notaire », Pierre Moscovici n’écarte pas la possibilité de recourir une nouvelle fois aux circonstances exceptionnelles et procéder à des « ajustements » si le taux de l’épargne réglementée devait s’effondrer dans ces proportions.